Détachement
Les
formes, point de départ, sont des objets
précieux qui nous aident à rendre le
quotidien vivable; formes nues et cachées
à la fois ombres, contours, reflets de
couleur; elles évoquent une
intérioreté intense et
déclenchent un détachement du
présent. La réception de l’image
devient active, fonction de l’imaginaire intime.
En ce sens, l’image qui nous est offerte la,
fonctionne comme symbole de ce que nous vivons,
croyons commun.
D.GIVRY, par le choix de ses objets /
sujets montre aussi à quel point nos
intimités sont “publiques”, culturelles.
Tout a déjà été dit
jusqu’au radotage; les fragments, les suggestions
suffisent pour l’imaginaire contemporain, pour
référer.Néanmoins, tout peut
se dire encore, mais c’est au regard de se
le dire.
N’étant plus de récit vierge, il n’y
a plus de discours possible; les signes-mots sont
à proférer tout bas, pour qu’ils ne
puissent pas être accusés de
prétendre à autre chose qu’à
être des signes.
Ce fonctionnement du signe, en s’effaçant
lui même, écarte d’entrée de
jeu les questionnements sur la
nécessité ou sur
l’efficacité:
Du temps, comme processus; au lieu d’être
là, l’image découle, voire
défile, et fait défi à
l’imaginaire à partir du fragmentaire,
prends du temps.. Temps du souvenir; le travail
à faire peut se nommer
”l’archéologie de l’image” trouver les
traces pour structurer et rendre possible le
déchiffrement, la lecture, le
“saisissement”de ce qui fuit par nature.
Effort d’éclaircissement . Comme la
disparition graduelle se fait au fil du temps, le
regard prendra du temps à repérer.
Ainsi prend sens l’ensemble de la série;
unité cohérente composée de
“membres” reliés les une ou autres .La
série, comme chacun de ses
éléments affiche l’entreprise
sémiologique à laquelle elle
participe.
La peinture de D.GIVRY tente
“l’insaisissabilité”du vu (lu,
écouté, vécu), commune par
tous, qui essayons d’exprimer.
Piroska Zombory- Nagy
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